La cigale et la fourmi

En regardant les articles que j’ai consacrés aux fables de La Fontaine, je me suis étonnée de ne pas avoir encore fait référence à l’un des plus célèbres textes du fabuliste « La cigale et la fourmi » que la plupart des écoliers ont – je l’espère – appris à l’école. La première illustration de cette fable est celle de Jean-Baptiste Oudry.

« La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août, foi d’animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n’est pas prêteuse ;
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j’en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant. »

Finalement, je trouve cette fable assez cruelle pour la cigale. Le chant serait-il plus inutile que le travail et la persévérance ? À vous de juger… Pour moi, la morale de cette fable apprise par cœur étant enfant me semble aujourd’hui très différente.

La deuxième gravure que je vous propose est celle d’Eugène Lambert. Ici les deux insectes sont plus frappants que dans la représentation de Jean-Baptiste Oudry.

La Fontaine s’est largement inspiré des fables d’Ésope. Je vous propose donc pour finir le texte de ce fabuliste grec. L’illustration de Gustave Doré est complètement différente et évoque assez bien pour moi cette notion de solidarité qui manque cruellement dans la morale de la fable… Les deux insectes sont remplacés par des personnes différentes socialement. L’artiste est rejetée, mais les enfants eux semblent plus réceptifs à la complainte de la cigale…

« Par une belle journée d’hiver,
Une Cigale rencontra une Fourmi,
Qui faisait sécher des grains au soleil.
– S’il te plaît, ma bonne Fourmi,
Aie pitié de moi, dit la Cigale,
Et donne-moi quelque chose à manger.
Je n’ai rien pris depuis longtemps.
– Et comment en es-tu arrivé là ?, demanda la
Fourmi. Qu’as-tu donc fait tout l’été ?
– Cet été, répondit la Cigale,
Avec la fierté de l’artiste dans la voix,
J’ai chanté continuellement.
– Fort bien, lui rétorqua la Fourmi,
Alors cet hiver tu vas danser. »

Merci à la bibliothèque du Grand Auch pour les photos de ses fonds patrimoniaux.

2 réflexions sur “La cigale et la fourmi

  1. Ma petite-fille m’a dit un jour « Faut aider les gens! » Mais comme j’ai subodoré qu’elle pensait plutôt à « Jean » j’ai demandé si on pouvait aider les Pierre, les Paul, les Marie… Et ça n’a pas loupé « Ben, non! Que les Jean »!!! 🌈☀️

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