Bib’n blog : Axolotl, salamandrine et autre rareté amphibienne (2)

Dans l’ouvrage Mission scientifique au Mexique et dans l’Amérique centrale, on trouve d’autres « salamandrines » – c’est ainsi qu’on les appelait à l’époque. Pseudoeurycea bellii, autrefois appelé Spelerpes Bellii, fait aujourd’hui partie des espèces en danger, tout comme Agalychnis moreletii, dont l’ancien nom était Hyla moreleti. Pour certaines espèces étonnantes, je n’ai pu trouver le nom actuel. Peut-être ces amphibiens avaient-ils déjà disparu ?

En avril 2000, la revue Terre sauvage soulignait un fait important :

Pour Anne-Marie Olher, du Muséum national d’histoire naturelle, la moitié seulement des espèces d’amphibiens a été décrite. Dans le monde, deux cents espèces connues sont portées disparues depuis quinze ans. Plus grave, d’autres, inconnues, le resteront à jamais. « On les découvre moins vite qu’elles ne disparaissent », regrette cette spécialiste.

Depuis l’écriture de cet article, la situation de ces invertébrés ne s’est guère arrangée. Sur les 6000 espèces d’amphibiens connues une sur trois serait menacée d’extinction pour de multiples raisons. Au milieu de tous les problèmes environnementaux soulevés régulièrement par des sommets internationaux, que représente la disparition annoncée de petits animaux assez lointains des hommes en matière d’évolution ? Et pourtant… Les amphibiens sont des carnivores de niveau 1 dans les pyramides écologiques, avant les reptiles et les rapaces. La suppression d’un seul maillon de cette chaîne peut avoir des conséquences immenses sur l’ensemble des écosystèmes. Imaginez une pyramide de cubes dont on enlève une strate… Cette comparaison, bien que simpliste a l’avantage de parler à tous.

Le déclin des amphibiens est inquiétant pour plusieurs raisons. La première, c’est que beaucoup d’espèces […] ont décliné dans des habitats primaires bien protégés. Si les espèces disparaissent dans ces régions, c’est de mauvais augure pour notre capacité à préserver la diversité biologique globale. […] on peut comparer les amphibiens aux canaris, autrefois utilisés dans les mines de charbon pour détecter des problèmes de qualité de l’air : si les canaris mouraient, les mineurs savaient qu’il fallait s’en aller.

Ce texte est extrait d’un ouvrage de référence, Biologie, collectif réédité de nombreuses fois chez De Boecke. En juin 2012 s’est tenu à Rio un « sommet de la Terre », une rencontre importante qui, comme la montagne de la fable, n’a accouché que d’une souris. Que dire alors des amphibiens en particulier ? Ne restera-t-il un jour de certaines espèces que de magnifiques gravures dans des livres anciens ?

Qu’en est-il aujourd’hui en 2024 ?

5 réflexions sur “Bib’n blog : Axolotl, salamandrine et autre rareté amphibienne (2)

  1. Voilà une série d’articles qui m’intéressent particulièrement. C’est vrai que l’automne dernier je n’ai plus entendu ces concerts de grenouilles que j’entendais il y a quatre ou cinq ans et dont je me souviens parce que mon chat disparu les écoutait avec moi. Et tellement de moustiques m’ont enfermée chez moi qu’à l’évidence les amphibiens ne s’en nourrissaient plus. De toute façon les caniveaux du bas de la colline ne chantent plus du cheminement de l’eau pour bercer nos promenades… Même ces jours-ci ! Heureusement qu’il nous reste des livres pour le souvenir de ces instants-là. Bon weekend… quand même 🌈☀️

Laisser un commentaire