Le soleil descend au travers des nuages. En voyant le ciel en cette fin d’après-midi, je sais qu’il va sans doute être possible de saisir un beau coucher de soleil. J’ai bien l’intention de tenter ma chance…
Je passe brièvement dans la salle de conférence pour la cérémonie du thé à la russe. Des gâteaux nous attendent également. Mais je n’ai vraiment pas faim car nous avons mangé assez tard.
Sur le pont, le spectacle commence à être intéressant. Je m’installe… Je suis prête à attendre le temps qu’il faut pour saisir l’instant magique.
Chaque minute qui passe définit un nouveau tableau. Les remous provoqués par l’avancée du bateau donnent aux rayons du soleil un magnifique terrain de jeu.
Les nuages dans le ciel, plus ou moins denses, participent à la composition de la scène, faisant même parfois douter de la réussite du final.
Durant cette heure passée à contempler ce spectacle naturel, je me demandais si je parviendrais à mon but : un beau coucher de soleil sur l’eau. En voyant sur la rive cette forêt qui semblait s’épaissir sans cesse, je me disais que ma patience n’allait peut-être servir à rien.
Pour le tableau que j’espérais de mes vœux, il fallait le soleil, des nuages, mais pas trop, et un rivage assez dégagé… En attendant, c’était très beau et je pouvais multiplier les photos.
Ah ! ces moments où la clarté solaire se fit diffuse et où les ondes sur l’eau fractionnaient la lumière et l’obscurité.
Et soudain une goutte solaire touchait la surface de l’eau et venait illuminer un petit point des vagues et de leurs sombres ondulations.
Quel magnifique duo entre ombre et lumière, entre jour et nuit, entre espoir et mélancolie !
La forêt était toujours épaisse mais le mariage entre l’eau et le soleil allait quand même produire un beau tableau.
Le rayon touchait la surface de la rivière et semblait rebondir jusqu’aux remous et trouver là le moyen de réfléchir l’éclat solaire, comme pour défier la noirceur des eaux.
L’instant d’après, je crus que c’était fini : l’épaisse forêt et les nuages allaient me priver de ce que j’espérais. La lumière se dispersait dans l’eau en touches délicates.
Et puis la lumière solaire est revenue et avec elle l’espoir.
En regardant vers l’arrière, je captais ces dessins que le mouvement du bateau générait au fil de l’eau.
C’était certes un beau coucher de soleil, mais l’épaisseur des végétaux sur le rivage empêchait l’accomplissement final.
Et soudain, sur la gauche, j’ai vu une trouée dans le paysage qui allait rendre possible l’embrasement du couchant sur l’eau.
Tout s’est éclairé. Je discernais un petit bateau au bout de la langue de terre.
Et là enfin ! la rencontre parfaite entre le soleil, les nuages, la terre et l’eau. J’en aurais pleuré tellement c’était beau.
Le bateau a continué sa progression et le soleil son déclin.
Ma patience avait payé. J’étais contente…
À suivre…
espoir et persévérance….bravo domi!
Merci.