“Les techniques d’anamorphose ont traversé les âges et ponctué l’histoire de l’art d’œuvres étranges et déroutantes comme Les Ambassadeurs (1533) d’Hans Holbein le Jeune qui, à première vue semble un tableau parfaitement normal. Pourtant, en bas et au centre, une forme bizarre se révèle lorsqu’on regarde le tableau très en biais : un crâne humain déformé qui ne peut apparaître que sous un angle particulier.
Plus directement lisibles sont les portraits surprenants de Giuseppe Arcimboldo, comme celui intitulé Le feu, portrait étonnamment moderne d’un jeune homme à la chevelure flamboyante.
Cette capacité de troubler la perception, les œuvres de Maurits Cornelis Escher en sont l’illustration parfaite : elles jouent avec la déformation, l’illusion et l’indécision complète qui en résulte dans l’interprétation cérébrale des images observées. Avec Escher, la réalité devient étrange, perturbe l’esprit et suscite le questionnement. Ainsi s’ajoute à l’œuvre une dimension particulière propre à dérouter le spectateur et à le faire douter de ses sens.
Les techniques d’anamorphose, si fascinantes, perdurent aujourd’hui dans des réalisations très variées que l’on peut découvrir en flânant sur Internet à la recherche de perspectives déconcertantes. Les façons de procéder et les buts recherchés n’ont certes pas grand chose à voir avec le questionnement de Gaspar Schott ou d’Athanase Kircher, mais le savoir de ces précurseurs a traversé le temps. Retrouvant dans des livres anciens les traces de cette inventivité, il est donc légitime de faire découvrir l’importance de ces découvertes. Quant à Gaspar Schott, nous aurons peut-être l’occasion de reparler de son œuvre, l’anamorphose n’étant pas le seul domaine où il ait excellé…”
À suivre…