Le cri

Le cri de la compagnie Nacera Belaza : voici un étrange spectacle dont on ressort perplexe ou bouleversé. Pour moi, ce fut un torrent d’émotions qui ont réveillé en moi de lointaines souffrances et ont fait jaillir mes larmes, sans que j’en comprenne tout de suite l’origine. Le balancement des corps des deux danseuses dans une chorégraphique hypnotique longue et douloureuse a pourtant de quoi effrayer ou éloigner.

Tout commence dans l’obscurité et quelques bruits de voix, puis un battement régulier donné par la musique du chanteur algérien Larbi Bestam. La lumière, les mouvements et la musique montent lentement, obsessionnellement, jusqu’à la rupture. Le noir revient alors nous baigner, les balancements reprennent dans un éclairage minimal et la voix de La Callas s’élève, juste avant de se mêler à celle d’Amy Winehouse. Cette étrange partition déroute encore davantage le spectateur.

Aux limites de la folie, ces femmes libèrent devant nous les forces obscures qui nous obsèdent tous à un moment ou à un autre de notre vie. Le talent de ce ballet déroutant et dérangeant, c’est de faire jaillir de nos gorges les cris qui les étranglent.

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