J’ai ménagé dans mon jardin un coin particulier où repose une vie perdue.
Un galet en forme de coeur marque l’espace.
En été, une heuchère allonge ses fleurs roses grêles et légères au-dessus de la pierre.
En novembre, un chrysanthème éveille le souvenir.
Une pensée sauvage régulièrement s’invite dans ce parterre discret.
Sur la pierre, il y a bien longtemps, un prénom était inscrit en lettres roses : Marie.
Aujourd’hui disparu, le mot reste dans mon esprit et je me souviens de cet endroit lointain où reposait la pierre et fleurissait l’heuchère.
Désormais, dans mon jardin, en effleurant ce galet, je sais d’où je viens…
De mon jardin d’été, les fleurs s’en sont allées rejoindre la terre et nos chers disparus…