Il est parfois difficile de mettre le nom exact sur un animal à partir d’une gravure ancienne. Ainsi en est-il pour l’oiseau dont je vous propose une image issue du Dictionnaire universel d’histoire naturelle de Charles d’Orbigny. Dans cet ouvrage de référence du dix-neuvième siècle, le nom attribué à ce joli passereau est le Gobe-mouche vermillon ou Muscicapa miniata. Mais si l’on propose ce nom dans le moteur de recherche de l’IUCN Red list dont je vous ai déjà parlé ici, on n’obtient aucun résultat. Par contre, dans EOL (Encyclopedia of Life), la réponse est Pericrocotus miniatus (Sunda Minivet ou en français Minivet vermillon).
On peut ainsi chercher à identifier précisément l’espèce de notre petit passereau, lui trouver par exemple une ressemblance avec Pericrocotus flammeus, mais finalement, en matière de taxon, on peut adopter une attitude prudente et simplement admettre que l’on s’approche de la vérité, l’observation précise et répétée de l’animal pouvant finalement donner un résultat satisfaisant. Ce qui importe aussi, c’est la poésie de l’oiseau comme Prévert savait si bien l’évoquer dans sa Chanson de l’oiseleur :
L’oiseau qui vole si doucement
L’oiseau rouge et tiède comme le sang
L’oiseau si tendre l’oiseau moqueur
L’oiseau qui soudain prend peur
L’oiseau qui soudain se cogne
L’oiseau qui voudrait s’enfuir
L’oiseau seul et affolé
L’oiseau qui voudrait vivre
L’oiseau qui voudrait chanter
L’oiseau qui voudrait crier
L’oiseau rouge et tiède comme le sang
L’oiseau qui vole si doucement
C’est ton cœur jolie enfant
Ton cœur qui bat de l’aile si tristement
Contre ton sein si dur si blanc
In Paroles
La poésie et la science feraient dont alliance pour décrire ce qui nous entoure ? Et pourquoi pas !
Merci à la bibliothèque d’Auch pour les photos de ses fonds patrimoniaux.
Passionnant !